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Baye Mouké Traoré
Le Moukéisme

Les prémisses de son œuvre actuelle remontent à 1973.
J’ai reproduit en peinture une photographie de Jimmy Hendrix en introduisant des fils sur la toile. Déjà, à cette période, je faisais des expériences diverses. Je travaillais la céramique, le fer par exemple.
Je fréquentais les expositions dans la perspective de trouver ce que je cherchais : quelque chose de nouveau, que l’on ne voyait pas aux expositions.
En 1999, Mouké décide de ne faire des tapisseries que sur commande. Il cherche sa place dans la peinture.

Mouké crée le Moukéisme

Les différents courants artistiques tels cubisme et surréalisme viennent de l’occident. Aucun courant n’est jamais venu d’Afrique.

Ma technique, le Moukeïsme est l’expression d’une symbiose entre la peinture, la sculpture et la tapisserie.

Baye Mouké Traoré

Je ne me sens pas artiste africain mais plutôt africain artiste.
L’artiste est pour moi un modèle de société. Il a un message à faire passer : celui d’amener à plus d’humanisme, plus de communion.

Baye Mouké Traoré

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Inspiration et création

Mouké n’a pas de thème de prédilection.
Ses inspirations sont l’universel, l’humanisme.
Mouké crée sans projeter quelle sera l’œuvre finale, exprimant quelque chose qui ne le serait ni par la pensée ni par l’écriture.
Lorsque je créée, je me sens médium de la création artistique, manipulé par une force qui me manipule à sa guise, que je ne maîtrise pas. Lorsque je trouve un titre à une œuvre, ce n’est qu’un prétexte. L’expression qui émane de l’œuvre n’est qu’un aperçu de ce qui est en moi, que ce soit une représentation figurative ou non.

L’absolu : la source créative

Il y a longtemps que j’ai cessé de comprendre suivant le précepte de Picasso : ” Je ne cherche pas, je trouve.”
L’art est pour Mouké un champ sans fin, citant la phrase de Malraux : ” Il y a un absolu que je n’arrive pas à joindre et que seul l’art me permet de m’en approcher. “
Pour Mouké, l’absolu est le créateur, l’esprit divin et lui ne se sent que médium par rapport à la création divine.

J’ai toujours lorsque je créée la forte sensation de peindre. Le premier jet de peinture communique la suite. Chaque action détermine la suivante. Il appartient à l’œuvre de me dicter sa loi. Je me soumets. “
Il faut prendre mes œuvres comme des ” poésies graphiques “. Chacun trouve dans mon œuvre ce qu’il a à y trouver.

Une passion pour l’art

“J’avais des prédispositions à l’art mais je n’en avais pas vraiment conscience dans la famille analphabète dont j’étais issu.
En 1969, au terme de 4 ans de formation à la pédagogie, mon parcours tracé était d’enseigner ce que j’ai fait en formant des jeunes dans mon atelier à Saint-Louis du Sénégal”. Ses prédispositions pour l’art vont le conduire à suivre l’enseignement des Arts Décoratifs de Thiès.
Je croyais que j’allais peindre. En fait formé à la tapisserie, j’étais déçu et me formais tout seul à la peinture, achetant mon propre matériel de peintre.

Le chemin de l’aboutissement

Au terme de 22 ans passé aux Manufactures de tapisserie de Thiès, Mouké monte son propre atelier : l’atelier “Art régner”.
En 1996, Mouké participe à la Biennale de Dakar et obtient le grand prix des arts.
Connu pour la tapisserie, ne peignant plus réellement depuis 4 ans, Mouké se remet alors en question.
Il rejette l’idée d’être catalogué dans une catégorie.

… j’ai continué mes recherches et finalement j’ai trouvé le bout du tunnel en 2019 … et j’ai réalisé la première tapisserie circulaire de l’histoire de l’art que j’ai intitulé “Le maître du jeu”..

Baye Mouké Traoré